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    Divama
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    discours Des propos trop rares, réfléchis, mais qui contredisent ses actions
    S.VDV.
    Vincent Kompany est arrivé à An- derlecht avec tout le bagage de dix ans passés en Angleterre. Communica- tion comprise. Depuis des années, il ra- réfie ses passages devant les médias. En six mois, il y a eu le barnum médiatique de son arrivée, un passage sur les ca- naux du club (avec l’absence de ques- tions embarrassantes et contradictoires qui va avec), une sortie après la défaite à Courtrai, une autre après la qualifica- tion en Coupe et cette longue interview accordée au Guardian. Aucun passage en conférence de presse et aucune inter- view individuelle ou collective à la presse belge.
    Pendant six mois, il n’a jamais expli- qué ni argumenté ses choix de sélection, de système, ou ses changements. Pour- quoi autant de confiance en Sardella ? Pourquoi le choix de Dewaele et parfois Kayembe au poste de back ? Pourquoi opter pour un faux no 9 plutôt que The- lin? Pourquoi avoir mis au placard Kums, Didillon, Cobbaut, Saelemaekers ou Trebel? Pourquoi faire passer des éléments du onze à la tribune et inver- sement ? Pourquoi faire jouer autant de jeunes à des positions qui ne sont pas les leurs ? Pourquoi ne pas avoir donné à Bornauw ou Verschaeren le temps né- cessaire à la récupération après leur Euro Espoirs? Autant de questions restées lettre morte.
    Sa récente interview dans le Guar- dian révèle sa philosophie, basée avant toute chose sur une confiance en soi in- ébranlable et une capacité à surmonter les épreuves. «Chaque chapitre dans ma vie a débuté par un revers et une lutte, mais cela s’est toujours terminé par de la gloire et du succès. Cela ne vient pas en doutant de soi-même, ni en abandonnant dans des circonstances difficiles. Mais en apprenant et en res- tant calme dans l’adversité. Vous n’ap- prenez jamais autant que lorsqu’on vous botte le cul. Si vous êtes capable de re- garder les problèmes en face, vous pou-
    vez alors essayer de les résoudre. Et si vous êtes capable de les résoudre, qu’est-ce qui peut vous arrêter ? »
    Cependant, rien, dans son action an- derlechtoise, ne nous indique qu’il a cerné les problèmes, ni encore moins qu’il les a résolus. « J’ai analysé la situa- tion (…) et me suis assuré que le plan était entièrement réalisable. Rien ne changera mon avis. Je ne ferai pas de compromis. »
    Une philosophie gagnante
    à long terme ?
    En résumé, Kompany ne veut pas re- mettre en question une philosophie qu’il estime gagnante à long terme. Mais à partir de quand peut-il estimer que sa méthode ne fonctionne pas ? Et à partir de quand peut-on dire que son projet est un échec ? « Nous avons éta- bli une vision et un modèle pour que le club recouvre son identité et soit plus proche de ses fans. (…) Nous avons pas- sé beaucoup de temps à établir les para- mètres de ce plan, nous devons pour-
    Chaque chapitre dans ma vie a débuté par un revers et une lutte, mais cela s’est toujours terminé par de la gloire et du succès
    suivre dans cette voie et rester calmes. La patience n’est pas une vertu dans le football. Mais, en réalité, elle est néces- saire. Cela prend du temps en termes de gouvernance et de résultats. »
    Ce discours n’est pas naïf, ni idiot. Mais il lui permet surtout de gagner du temps et de refuser le constat d’échec de son projet. Surtout, cela lui permet de retomber quelque peu sur ses pattes après le désaveu de l’arrivée de Vercau- teren. Dans la même interview, il parle également de malentendu sur la per- ception de son rôle. « Le rôle classique d’un manager, et la vision à court terme qui va avec, ce n’est pas ce que je fais. Je suis encore un joueur, le capitaine, qui a joué dans un grand championnat et a étudié un master dans le même temps. Ce serait criminel de ma part de ne pas partager cette connaissance dans le championnat belge.» Un malentendu ou une réécriture de l’histoire? A son arrivée, le club a toujours repris les journalistes en refusant le terme «joueur-entraîneur». Kompany était plus que cela et avait le dernier mot sur le plan tactique et les décisions de sélec- tion. Soit le rôle d’un manager. Aujour- d’hui, il se revendique capitaine, fonc- tion qu’il a longtemps refusée puisqu’il donnait le brassard au joueur le plus âgé sur le terrain… après lui (Zulj, Nasri, Chadli). «Son job est déjà tellement compliqué qu’il ne veut pas s’acquitter de tâches supplémentaires », expliquait, d’ailleurs, Simon Davies avant l’entame du championnat.
    Son discours, souvent très réfléchi, se heurte parfois à des limites de fonction- nement. Dans le Guardian, il affirme « que les gens doivent être jugés sur leur compétence et leur désir de réussir davantage que sur leurs origines ou leur sexe. »
    Une bonne parole qui contredit son mode de fonctionnement à Anderlecht où son premier acte fut de promouvoir ses amis à des postes pour lesquels ils ne sont pas spécialement compétents.

    Son rêve : participer
    à l’Euro 2020
    L’avenir
    Alors que l’arrivée de Vercauteren ressemble à une dégradation et que sa philosophie de départ se délite quelque peu, on peut se demander si le projet actuel est toujours bien celui de Vincent Kompany.
    Actuellement, il se sent redevable envers le club. Il sait les sacrifices finan- ciers qu’Anderlecht a réalisés et il aimerait pouvoir être davantage sur le terrain (il n’a parti- cipé qu’à 5 des 15 ren- contres de championnat). Car il sait que ses bles- sures entachent sa légiti- mité : un leader ne l’est que s’il est sur le terrain. Mais sera-t-il encore joueur l’année pro- chaine ? Il s’accroche toujours à son rêve de participer à l’Euro 2020, et c’est pour cette raison qu’il prendra le temps qu’il faudra avant de reprendre – sa blessure lors du match de Coupe au Beerschot étant due à un retour prématuré. Mais après ? L’Euro constitue son dernier objectif – il n’a en effet jamais participé à cette compétition – d’autant qu’il sait que c’est sans doute la seule et unique chance pour la Belgique d’accrocher un trophée. En revanche, une fois cet objectif rempli, son corps, qui est à bout, lui dictera d’arrêter. Même si Vercauteren n’est pas appelé à durer plus de deux ans, cela ne signifie pas que Kompany sera son successeur. Son étoile a pâli et certains le voient davantage dans un rôle de directeur sportif que d’entraîneur. S.VDV.

    Son rêve : participer
    à l’Euro 2020
    L’avenir
    Alors que l’arrivée de Vercauteren ressemble à une dégradation et que sa philosophie de départ se délite quelque peu, on peut se demander si le projet actuel est toujours bien celui de Vincent Kompany.
    Actuellement, il se sent redevable envers le club. Il sait les sacrifices finan- ciers qu’Anderlecht a réalisés et il aimerait pouvoir être davantage sur le terrain (il n’a parti- cipé qu’à 5 des 15 ren- contres de championnat). Car il sait que ses bles- sures entachent sa légiti- mité : un leader ne l’est que s’il est sur le terrain. Mais sera-t-il encore joueur l’année pro- chaine ? Il s’accroche toujours à son rêve de participer à l’Euro 2020, et c’est pour cette raison qu’il prendra le temps qu’il faudra avant de reprendre – sa blessure lors du match de Coupe au Beerschot étant due à un retour prématuré. Mais après ? L’Euro constitue son dernier objectif – il n’a en effet jamais participé à cette compétition – d’autant qu’il sait que c’est sans doute la seule et unique chance pour la Belgique d’accrocher un trophée. En revanche, une fois cet objectif rempli, son corps, qui est à bout, lui dictera d’arrêter. Même si Vercauteren n’est pas appelé à durer plus de deux ans, cela ne signifie pas que Kompany sera son successeur. Son étoile a pâli et certains le voient davantage dans un rôle de directeur sportif que d’entraîneur. S.VDV.

    COMMENTAIRE
    FRÉDÉRIC LARSIMONT
    L’image brouillée d’une star en hologramme
    V incent Kompany, es-tu là ? Non, rassurez-vous, le supporter lambda
    au RSCA n’entend pas subitement des voix. Il guette tout simplement – avec une infinie patience qu’on ne lui connais- sait guère – la réapparition de celui qui était censé guérir son club favori de tous ses maux. Or, pour l’instant, il n’a eu que les mots (creux) de quelques apparitions furtives. Ceux des bonnes intentions et des promesses électorales de début de saison, qui font les discours lénifiants et vident d’avance les vraies perspectives qui existaient pourtant. Marc Coucke et son projet de reprise du plus grand club du pays connaissaient un déficit d’image et de résultat : le come-back de « Vince the Prince » en terrain conquis promet- tait de résoudre tous les problèmes. A part l’imposition des mains pour les guérisons, quels pouvoirs n’ont-ils pas ainsi été prêtés, dans l’enthousiasme parfois béat des observateurs, à l’ancien capitaine de Manchester City ? Lequel, s’il a trop de discernement pour croire lui- même en ces niaiseries, a tout de même sous-estimé la décennie qu’il a mise entre lui et une Jupiler League qui, quoi qu’on en pense depuis le promontoire de la Premier League, n’est tout de même
    pas de la petite bière.
    Où en est-on six mois plus tard ? Un peu nulle part, avoueraient les décisionnaires de cette solution ultime s’ils avaient un minimum de conscience politique au milieu de leur silence assourdissant. Car on n’entend plus personne dans ce Lotto Park qui a les boules. Si ce n’est Michael Verschueren lorsqu’il faut jouer les pom- piers de service en conviant la presse à l’écouter prêcher la bonne parole. Pour le reste, silence radio du côté de Marc Coucke et de Vincent Kompany. Invi- sibles et muets. Dans un ensemble qui serait presque touchant si l’avenir d’An- derlecht ne se jouait pas sur la saison en cours et la suivante.
    Rectificatif avant le droit de réponse sur papier timbré : le capitaine-manager- pas/plus-entraîneur du Sporting a encore un filet de voix. Il continue à s’adresser au monde… mais sans passer par la case Belgique où la presse nationale attend ses premiers mots depuis ceux pronon- cés au soir d’une qualification miracu- leuse en Coupe, le 25 septembre au Beerschot. Entre-temps, à peine quelques images de Kompany en tri- bunes (la main devant la bouche pour éviter toute tentative de lecture labiale),
    mais pas le son. Un plateau télé anglais (sûrement payé à prix d’or) sur Sky Sports (sur lequel il s’est d’ailleurs fait moucher par José Mourinho) et une interview (encore british) dans le Guardian où le journaliste est visiblement bien trop loin de l’actu anderlechtoise pour être ca- pable de jauger la situation en temps réel. Et poser les bonnes questions.
    Pour le reste ? Rien, niks, nada ! Kompany s’est-il essoufflé à force de courir tous azimuts dans un rayon d’action qu’il a cru pouvoir élargir à l’infini ? Pleure-t-il ses illusions perdues à propos d’un tiki-taka version Guardiola qu’il n’est jamais parve- nu à imposer faute de footballeurs à la hauteur ? Boude-t-il la décision de son président de lui avoir adjoint, en la per- sonne de Franky Vercauteren, une belle- mère qui a vite fini par dicter ses vues et imposer son style ? La longueur de ses absences en fait-elle encore ce formi- dable patron dont Anderlecht a grand besoin pour atteindre l’objectif qu’il lui reste (les playoffs) et tenter l’impossible au printemps (oserait-on parler ici de titre sans risquer de perdre tout crédit ?). Sa présence à l’Euro est-elle d’ores et déjà fortement compromise, d’autant que le sélectionneur semble très peu goûter à la dispersion inhérente imposée à Kompany par le contexte au parc As- trid ?
    Autant de questions à poser à cette superstar dont les trop rares présences sur l’avant-scène font penser à ces appa- ritions en hologramme désormais utili- sées par les stars du show-biz ou de la politique pour donner l’impression d’être partout à la fois. Alors qu’en réalité, elles ne sont nulle part.
    Pour renaître et revivre pleinement, Anderlecht a besoin d’un chef de file sur le terrain des hostilités. Présent en chair et en os face au public. Sur la pelouse, dans les médias, sur le parvis du stade voire au bistrot d’en face si le besoin s’en fait sentir de temps à autre. Un homme de la vraie vie, quoi. Proche de l’image qu’il a longtemps voulu donner et qu’il a brouillée en laissant la distance s’installer entre lui et le grand public.
    Outre les histoires d’argent, de choix hasardeux, de copinage, de blessures et de rechute, de résultats décevants ou de crise collective, la vraie leçon de ces 6 mois du « back in town » du Prince réside dans la distension progressive de liens insuffisamment entretenus. Vincent Kompany, es-tu là ?

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