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    Divama
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    DOSSIER
    STÉPHANE VANDE VELDE
    I l y a six mois, Marc Coucke, autant pour masquer l’indigence d’une sai- son ratée que pour démontrer à cer-
    tains qu’il pouvait faire de gros coups, fait basculer Anderlecht dans une nou- velle ère: celle de Vincent Kompany. Pour attirer la star de Manchester City, Coucke ne fait pas que lui dérouler le ta- pis rouge. Il lui offre un salaire royal (proche de 6millions d’euros, soit le double du joueur le mieux payé du RS- CA) et lui donne les pleins pouvoirs : en- traîneur-joueur-manager. Garant de la philosophie de jeu et de la politique sportive, mais également taulier sur le terrain. Dès les premiers entraînements, le noyau le regarde avec le respect que sa carrière impose. Personne ne bronche. « C’est un leader qui sait amener tout le monde dans son sillage. Il a un vrai cha- risme. Lors de la première réunion de re- prise, il a dit devant tout le monde : “On m’a donné les clés d’Anderlecht” », ex- plique un joueur.
    Il est tellement passionné qu’il parle- rait de foot 24 h sur 24, notamment avec les entraîneurs de Neerpede. Pour lui, la rédemption d’Anderlecht passe par les jeunes. Il les chouchoute, leur prodigue ses conseils et prend soin de leur faire une place, écartant des leaders (Kums, Trebel, Didillon) et prenant parfois des décisions à l’emporte-pièce, à la manière de… Coucke. Ainsi, il ne suffit à Didillon que de quelques approximations lors du premier match face à Ostende pour se voir signifier, deux jours plus tard, un poste de numéro deux et le transfert de Van Crombrugge. Motif : mauvais jeu au pied. Cobbaut, Saelemaekers, Kayembe, Kums et Trebel seront aussi jugés trop mauvais pour sa philosophie. Quand il demande à Saelemaekers quelle est sa meilleure position, le jeune joueur lui ré- pond : arrière droit. « Ce n’est pas à cette position que je te vois car j’attends autre chose des backs », réplique Kompany. Et quand Saelemaekers s’étonne, Kompany lui rétorque qu’il ne peut pas mettre en doute la philosophie de Guardiola.
    « Il ne veut que le bien du club »
    Rapidement, cependant, le noyau se rend compte que la double casquette n’est pas tenable. Ses choix d’entraîneur étonnent et sont parfois mal compris. «Il n’avait pas de crédibilité d’entraî- neur, même s’il s’est investi à 100 % dans le club », explique un autre joueur. Sa vo- lonté de tout contrôler agace, il estime qu’il connaît tout mieux que tout le monde et pense qu’il va révolutionner le club. Tout doit passer par lui et fonction- ner selon son système. Même les trans- ferts. Lorsqu’ils ont Michael Verschue- ren, certains agents se voient répliquer : « Il me faut l’accord de Vincent. » Une crise d’ego ? Surtout une confiance en lui inébranlable car, en interne, il parle avec tout le monde à Neerpede, saluant tout le personnel, de la secrétaire aux cuisi- niers, et ne snobant personne. A sa dé- charge, il n’est pas le seul à essuyer les plâtres de sa nouvelle fonction. Simon Davies, son adjoint, n’a jamais connu la lumière de T1, Marc Coucke, son pré- sident, est novice à la tête d’Anderlecht, tout comme le directeur sportif, Michael Verschueren, le préparateur physique ou Floribert Ngalula. Des erreurs de jeu- nesse. Car, s’il y a une chose qu’on ne pourra jamais lui reprocher, c’est son amour du RSCA. « Il suffit de lui parler 2 minutes pour comprendre qu’il ne veut que le bien du club et qu’il l’a dans le sang», explique un entraîneur des jeunes.

    réputation
    Unstatut
    de star internationale S.VDV.
    En le transférant, au-delà du coup médiatique, Marc Coucke espère surtout faire passer son club dans une dimension internationale. Kompany ne veut pas limiter son champ d’action à la Belgique et active ses réseaux interna- tionaux. Il persuade Chadli de le re- joindre, transfère Sandler, Davies et Bellamy de City, Roofe de Leeds ou Nas- ri. « Sans lui, aucun de ces joueurs ne serait venu », explique un membre de la direction.
    Ponctuellement, Kompany aime rap- peler son statut de star mondiale. Il l’a fait en septembre en fêtant son jubilé à Manchester devant toute l’équipe (et en intégrant certains coéquipiers au match). Et il ne faut pas voir autrement sa présence sur le plateau de Sky Sports comme consultant pour le match Liver- pool-City aux côtés de José Mourinho ou Jamie Carragher. Comme des pi- qûres de rappel à ceux qui auraient ten- dance à vouloir le réduire à la norme belge.
    Ce n’est pas le cas du président. Coucke compte sur son rayonnement et accepte l’immixtion de Bonka Circus, la société de production dans laquelle Kompany a des parts. Ses droits d’image appartiennent, en effet, à cette société qui valorise la marque Kompa- ny. Grâce à cela, «the Prince» est le seul joueur du noyau qui ne doit pas ré- pondre aux activités des sponsors du club s’il ne le désire pas. Bonka Circus filme son quotidien et celui de tout le club dans l’idée de vendre une série, en visant le marché étranger, principale- ment anglais. C’est la société qui inves- tit, mais si le documentaire est vendu, les bénéfices seront partagés entre Bon- ka Circus et Anderlecht. Une manière supplémentaire de personnaliser le club à travers le seul Kompany. « Le projet mis en place par Coucke n’avait qu’une seule issue : la réussite. L’échec mettait toute la stratégie de la direction par terre », explique un membre du club.
    Et pourtant, les résultats sont catas- trophiques. La success-story tourne même au vaudeville, comme lors de la défaite à Courtrai (avec les explications en conférence de presse de Simon Da- vies alors que, dans la zone mixte, Kom- pany donnait sa propre conférence de presse), le match de Coupe au Beerschot (2e blessure de Kompany) ou les explica- tions devant la commission des licences sur le poste précis de Kompany. A chaque fois, l’image d’Anderlecht est foulée aux pieds. Et toute la Belgique du football rigole. La situation ne peut pas durer.

    Vercauteren Une claque
    qui rappelle qu’il faut des résultats
    6 millions
    Le salaire de Vincent Kompany à An- derlecht s’élève à près de 6 millions d’euros, soit le double du joueur le mieux payé du club.
    S.VDV.
    L a nomination de Vercauteren, après un piètre partage face à Waasland- Beveren, va tout changer. Ou presque. L’initiative vient de Coucke qui veut faire comprendre à Kompany qu’il n’échappe pas à l’obligation de faire des
    résultats.
    De plus, le fisc guette le club et pour-
    rait poursuivre l’ancien capitaine des Diables rouges. S’il est prêt à payer de sa poche l’amende demandée par la com- mission des licences pour avoir coaché, il n’est pas disposé à perdre les cen- taines de milliers d’euros que consti- tuent les avantages fiscaux de joueurs.
    Le mettre en retrait règle tous les pro- blèmes. Il ne reste plus qu’à trouver un successeur à Davies. Kompany propose Hasi, mais le deal ne se fait pas. Finale- ment, Vercauteren accepte de jouer le jeu.
    Pour Kompany, cette mise sous tutelle sonne comme une claque. Mais il en prend bonne note et décide de bosser main dans la main avec Vercauteren, ami historique de la famille Kompany. Entre les deux, le courant passe bien. Ils discutent beaucoup, recréant en quelque sorte le binôme Vercauteren- Dockx avec Kompany dans le rôle de Vercauteren. Le respect entre les deux
    hommes est bien réel même si, in fine, c’est l’ancien coach de Genk qui décide. Les joueurs l’ont compris : Vercauteren parle peu, mais, quand il prend la parole, cela sonne juste.
    Relations refroidies avec Coucke
    Et même si l’arrivée de Vercauteren a bouleversé la philosophie, chacun fait mine de ne pas s’en rendre compte. Ver- cauteren martèle qu’il continue dans la ligne tracée par Vincent, alors que Kompany s’accommode de la situation, lui permettant de ne plus avoir Coucke tout le temps sur le dos. Car, entre le président et sa star, les relations se sont quelque peu refroidies, même s’il n’est pas question de départ.
    Avec ses résultats, la cote de Kompa- ny n’est pas au plus haut et les clubs in- téressés ne se bousculent plus au por- tillon. Il lui faut donc attendre des jours meilleurs. «Il a toujours été patient, persévérant et intelligent», nous ex- plique un proche. Son attitude n’a pas changé, il ne se cache pas, même s’il rentre un peu plus tôt chez lui. Désor- mais, il choisit ses combats, parvenant notamment à convaincre Coucke de dé- baucher un génie du data en prove- nance de City. « Il sait retomber sur ses pattes et apprend vite. Il accepte et res- sort le meilleur de tout », nous dit-on.

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