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31 août 2019 à 16h36 #4466DivamaParticipant
Le mercato du Standard paraît réfléchi, celui d’Anderlecht ressemble à de la panique. Les Rouches sont en tête du championnat tandis que les Mauves n’ont toujours pas gagné.
Les deux clubs s’affrontent dimanche. Mais affichent un état d’esprit bien différent.
1 Les résultats
Anderlecht : le pire scénario pour Kompany
À Anderlecht, les playoffs ont été catastrophiques, l’Europe s’est envolée et, alors qu’un vent nouveau soufflait sur le club avec la venue de Kompany, le début de championnat est catastrophique. Pourtant, les adversaires étaient tous à la portée des Mauves, puisque les Bruxellois commençaient avec Ostende, Mouscron, Malines et Courtrai. Aucun foudre de guerre là-dedans. Avec 2 points sur 15, le RSCA réalise l’une des pires entames de son histoire.
C’est bien simple : le dernier Clasico constitue la dernière victoire anderlechtoise. Soit quatre mois sans gagner un match officiel. Reste que les supporters laissent à Kompany un crédit que personne n’a jamais eu au Parc Astrid. L’ambiance n’est pas sereine, mais elle n’est pas non plus à l’insurrection, ce qui permet aux troupes de Simon Davies et Kompany de travailler dans un calme relatif. Néanmoins, ce bilan ne permet toujours pas de se rassurer sur le potentiel de Kompany comme coach ni sur la viabilité de la formule. Certes, la philosophie de jeu est séduisante mais il y a encore trop de trous d’air pour voir l’avenir en rose.
Standard : le meilleur départ depuis 6 ans
Le revers du 5 mai dernier à Anderlecht a été la 3e des 4 défaites consécutives enregistrées dans les playoffs 2019. Mais le Standard a mieux négocié ses deux dernières rencontres des PO1 pour sauver sa troisième place finalement synonyme de qualification directe pour la phase des groupes de l’Europa League, en remplacement de Malines. De quoi laisser un peu de pression au placard avant d’entamer les rendez-vous continentaux en septembre. Le Standard a pu entamer la saison en ne pensant qu’au championnat et en continuant d’ailleurs la préparation de la saison. Pour récolter un bilan de 12 sur 15, soit le meilleur départ de la décennie derrière le 27 sur 27 réalisé par Guy Luzon en 2013. Seule ombre au tableau, ce revers à Saint-Trond. À cause du synthétique. En partie seulement. À cause aussi de la maladresse liégeoise, de la malchance et de la prestation sans fausse note de Schmidt, le gardien trudonnaire. Pourtant, le Standard a tenté sa chance à 29 reprises lors de ce déplacement. Un record cette saison toutes équipes confondues.
2 L’équipe et le mercato
Anderlecht : parfois de la panique
Le noyau a été construit selon trois constats : les joueurs achetés lors de l’été 2018 peuvent partir, la philosophie de Vincent Kompany requiert certains profils, et il faut faire de la place pour la jeunesse. Avec pour résultat la fâcheuse impression que ce noyau est déséquilibré, entre physique et technique, entre jeunesse et expérience. Le mauvais début de championnat a conduit à une politique-panique, chaque défaite étant suivie par un gros transfert (Van Crombrugge, Roofe, Chadli et désormais on planche sur la venue d’un gros poisson en attaque, alors qu’il y a encore une semaine, on nous expliquait que cela ne servait à rien d’attirer un attaquant pour combler les absences de Dimata et Roofe). Au bout du compte, ce noyau a davantage été construit selon les circonstances qu’avec une vraie vision – mais avec beaucoup d’ambition. Avec un grand chamboulement par rapport à la saison dernière : de tous ceux qui ont au moins disputé 20 rencontres, il ne reste plus que Gerkens, Amuzu et Verschaeren.
Standard : un mercato adapté aux besoins
À la fin de la saison 2018-2019, le temps de l’analyse est venu. D’abord, le Standard manquait de taille. Et les Rouches se sont renforcés en ce sens. Ensuite, le Standard, ce sont des joueurs qui mouillent leur maillot. Or, beaucoup de vareuses n’ont guère été trempées la saison dernière. L’équipe principautaire est celle qui a le moins couru en phase classique (10,665 km de moyenne par match). Et ce fut encore pire durant les PO1. Le mercato liégeois s’en est ressenti. « Limbombe et Boljevic sont des ailiers, mais qui sont aussi des backs car ils peuvent faire tout le flanc », expliquait récemment Preud’homme. Et les chiffres du début de saison démontrent l’amélioration dans ce domaine, le Standard ayant été la formation qui a parcouru le plus de kilomètres lors de la première journée. Le staff a, en outre, mis l’accent sur le transfert d’éléments connaissant la compétition belge pour un gain de temps dans l’intégration. La largeur du noyau, quant à elle, constitue à l’évidence plus une émulation qu’un frein.
3 La philosophie de jeu
Anderlecht : du Guardiola dans le texte
Kompany veut faire du Guardiola. Néanmoins, la philosophie du Catalan n’est pas applicable partout. Il faut une équipe qui domine et à l’aise sur le plan technique. C’est pour cette raison que Kompany a voulu des défenseurs capables d’évoluer haut, de jouer homme contre homme, mais surtout de servir de premier relanceur. Sandler correspond bien plus à ce profil que Bornauw, vendu à Cologne. Le rôle des défenseurs latéraux est également spécifique. L’un des deux doit venir prêter main-forte à l’entrejeu en possession, laissant alors une défense à trois. C’est également pour cette raison que ces postes sont occupés par des médians défensifs de formation. Le physique a disparu de l’entrejeu, l’équipe devant s’en sortir par un jeu de combinaisons et de passes rapides, tout en cherchant l’intervalle et l’homme libre. C’est aussi pour cela qu’il n’y a pas de récupérateur de métier dans le onze, poste occupé pour le moment par Zulj, qui dispose d’une qualité de passes digne d’un numéro dix.
Un Standard 2008, version 2.0
Comment définir le Standard 2019 sur le plan du jeu ? On pourrait résumer en disant que c’est un Standard 2008, version 2.0. Les deux derniers buts inscrits contre Mouscron reflètent cette idée : le troisième avec deux passes en retrait, une latérale et une longue passe en profondeur de Laifis vers Amallah est le style 2008 ; le quatrième avec 19 passes et 9 joueurs impliqués, est un exemple de l’amélioration apportée. C’est donc un jeu plus direct que la saison dernière avec plus de libertés accordées aux joueurs offensifs.
Le staff a été remodelé cet été avec le départ d’Emilio Ferrera. Il était notamment impliqué dans la tactique de l’équipe première. Un simple exemple permet de comprendre la transformation vécue cette saison : avec Emilio Ferrera, les lendemains de match se traduisaient par de la tactique alors que depuis la venue de Mbaye Leye, c’est place au jeu. Inutile de faire un dessin pour comprendre ce que préfèrent les joueurs…
4 L’entraîneur
La double casquette pose question
Kompany polarise tout : les critiques, les interrogations mais aussi les louanges. De nombreux observateurs sont persuadés que son jeu ambitieux va aboutir à des résultats. Néanmoins, les interrogations autour de ce double rôle de joueur-manager se renforcent. Le staff a d’ailleurs déjà choisi de changer son fusil d’épaule, avec un Kompany qui assume son rôle de leader sur le terrain en s’emparant du brassard, tout en se déchargeant du coaching le jour des matchs. Pourtant, nul n’est dupe : c’est lui le patron. Lui qui décide quel joueur conserver, quel joueur aligner, quel joueur transférer. Son omnipotence pose question, autant que sa communication, balbutiante. Ce qui peut paraître normal puisqu’il doit trouver le ton juste dans un rôle qu’il découvre. Mais, pourquoi alors vouloir tout contrôler alors que le simple fait de coacher demande autant d’implication ? Simon Davies, qu’on nous a vendu comme T1, est bien réduit à portion congrue. Il n’a le dernier mot sur rien, mais est quand même envoyé en première ligne face aux médias.
Standard : un coach libéré
En engageant Preud’homme, Venanzi a mis la main sur un entraîneur à succès, mais aussi sur un homme qui ne s’est pas impliqué dans la vie des clubs qu’en se promenant sur les terrains le chrono autour du cou. Le président du Standard ne s’en cachait d’ailleurs pas en confirmant le retour en Cité ardente de celui qui a ramené le titre en 2008 : « Michel Preud’homme est la personne idéale pour restructurer le club. » Le coach a d’abord été nommé vice-président puis administrateur dans un CA qui a été élargi. Il a ensuite intégré un Comité exécutif créé par Bruno Venanzi pour que tous les services du club échangent leurs idées pour progresser. Mais aussi pour éviter de prendre des décisions unilatérales. Cette saison, le départ de Ferrera l’a libéré. « Il reprend du plaisir sur le terrain », nous disait un habitué de l’Académie. En étant plus proche des joueurs, il s’est donné une mission : transformer son noyau en vrais compétiteurs pour éviter que ceux-ci acceptent trop facilement la défaite comme la saison dernière.
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