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    Divama
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    D
    oit-on dire d’Eric Deflandre qu’il est T2 ou T3 ?

    T3. Michel (Preud’homme) et Emilio (Ferrera) sont à peu près sur le même pied, ce sont les deux entraîneurs principaux, et je suis un peu leur adjoint.

    Avec quelles fonctions ?

    Je suis responsable des phases arrêtées. En gros, je prépare tout ce qui est organisation offensive et défensive, puis j’en discute avec Michel. Je lui fais des propositions sur base de photos ou d’images vidéos en lui suggérant de mettre ceci ou cela en place pour tenter de contrer l’adversaire. Et puis, de temps en temps, je donne des séances spécifiques en fin d’entraînement, avec des centres, des frappes et de la finition pour les joueurs qui sont demandeurs.

    Vous bénéficiez d’un contrat à durée indéterminée ?

    Oui. La volonté du président et de la direction précédente, c’était que je fasse partie du staff professionnel à long terme pour amener une certaine continuité. C’est un rôle dans lequel je me sens bien. Je suis un passionné. Ma vie, c’est de mettre les chaussures de foot, monter sur le terrain, frapper dans le ballon. Avec un esprit de compétition que j’ai retrouvé au sein du noyau pro et dont j’ai besoin pour fonctionner. Aller à Anderlecht, Bruges ou Genk, c’est mon moteur. Cela me met de bonne humeur et fait que je ne viens jamais avec des pieds de plomb à l’entraînement. Les gens autour de moi disent que c’est un plaisir de travailler avec moi, parce que je parviens toujours à détendre l’atmosphère.

    Beaucoup ont besoin de lumière, de visibilité. Pas vous ?

    Moi, je préfère travailler dans l’ombre et savoir qu’on est content de moi. Être placé sous les projecteurs pendant deux mois puis retomber dans l’obscurité ne m’intéresse pas.

    Vous avez déjà connu six entraîneurs en quatre ans avec Muslin, Ferrera, Jankovic, Jeunechamps, Sa Pinto et Preud’homme. Cela veut dire qu’il vous faut à chaque fois vous adapter…

    Oui, à des coaches et à des systèmes de jeu différents. C’est pareil pour les joueurs qui restent. Mais j’ai cette faculté de pouvoir facilement m’intégrer.

    Quelle a été l’adaptation la plus difficile ?

    Sous la direction de Sa Pinto, parce que je suis tombé dans un staff 100 % portugais. Il a fallu qu’ils me fassent confiance. Au début, Ricardo n’était pas favorable à l’idée que je me retrouve avec eux dans le bureau des coaches. Parce qu’ils organisaient des réunions en portugais et qu’ils craignaient que je rapporte des choses à ma direction. Je comprenais, mais pour mon travail, j’avais besoin du bureau que j’occupais depuis deux ans. J’ai dit que je n’étais pas d’accord avec ça et la direction m’a appuyé en demandant que je sois mis au courant de ce qui allait se faire à l’entraînement,. Cela dit, après deux mois, ils m’invitaient à manger avec eux. Ils ont vu que je travaillais pour eux, pour le club, sans jamais tirer dans le dos.

    Envisagez-vous de devenir un jour entraîneur principal ?

    Franchement non, même si j’ai ma Pro Licence. Je me sens bien dans le rôle que j’occupe et j’ai la prétention de croire que le boulot est bien fait. Je n’ai donc pas envie de passer à autre chose maintenant. Et si c’est le cas un jour, il faudra qu’on me le demande, un peu comme Michel Preud’homme l’a fait avec Philippe Clement, car ça ne viendra jamais de moi.

    Rester à vie au Standard, c’est une possibilité ?

    Bien sûr. Aujourd’hui, j’ai toujours besoin de ce rapport avec les joueurs. Pas copain copain car il faut se faire respecter et je crois que c’est le cas, mais s’il y a des messages à faire passer, ils auront tendance à venir me trouver. Je suis aussi leur psychologue : je leur remonte le moral lorsqu’il y a des états d’âme.

    Vous aviez eu l’occasion, en août 2015, de diriger un match perdu 7-1 à Bruges. Cela vous a-t-il dégoûté de devenir T1 ?

    Je n’y pense même plus. J’avais repris un groupe qui a ensuite fait 1 sur 15 avec Yannick Ferrera, avec trop de joueurs démobilisés. Ce match n’a rien changé, parce que depuis j’ai eu l’occasion de coacher à trois reprises, la saison dernière, quand Sa Pinto a été suspendu. Avec de bons résultats à la clé : 0-0 contre Gand, 2-3 à Ostende en Coupe et 3-2 contre Malines. J’ai pris énormément de plaisir à me lever du banc, à donner les directives et à assurer la théorie à la mi-temps. Mais je suis vite retombé là où je devais.

    Quel entraîneur vous a le plus inspiré ?

    J’aimais bien Eric Gerets, que j’ai eu comme coach durant quatre ans, deux à Liège et deux à Bruges. Eric avait aussi ce côté fort joueur. Il était un peu moins porté sur la tactique, mais il avait une relation excellente avec ses joueurs. On se défonçait pour lui. Michel Preud’homme et Emilio Ferrera me sidèrent aussi, lorsque je les vois mettre en place les séances d’entraînement. Je n’avais jamais vu des techniciens aussi pointilleux qu’eux. Lors de chaque séance, on voit la direction dans laquelle ils souhaitent aller. En partant du gardien, c’est relance sur tel ou tel joueur, les joueurs s’écartent là, les deux décrochent… Tout est pensé.

    Passer de Sa Pinto à Preud’homme, c’est un virage à 180 degrés ?

    Oui mais après, Sa Pinto avait cette grinta, cette faculté à motiver le groupe. Aujourd’hui, c’est plus poussé au niveau tactique, plus carré, plus strict, plus discipliné et pour obtenir des résultats à long terme, c’était la meilleure direction à prendre. D’ailleurs, à l’avenir, les joueurs susceptibles de signer au Standard auront un gros caractère, envie de travailler et ne viendront pas à l’entraînement avec des pieds de plomb. On a besoin de retrouver des joueurs désireux de se surpasser.

    Parce qu’il y en a trop peu ?

    Non il y en a, mais ceux qu’on prendra dans le futur seront des guerriers, qui montrent une passion pour les résultats, pour le club. On préférera un joueur avec moins de talent mais qui mouille son maillot et ne lâche rien à un joueur de talent qui éprouve des difficultés à mettre les chaussures de foot et à monter sur un terrain pour se battre. On ne peut plus travailler avec des footballeurs embourgeoisés et contents d’être là, qui n’ont aucune envie de surpasser. C’est important de vouloir s’améliorer.

    Le Standard 2017-2018 était-il plus fort que l’actuel ?

    Ce qui me plaît, c’est qu’on a réalisé presque un sans-faute à domicile. À Sclessin, on commence vraiment à refaire peur et c’est ce qui manquait ces dernières saisons, lorsque Lokeren, Zulte Waregem et Courtrai étaient venus nous planter des 0-3 ou 0-4.

    Que manque-t-il à cette équipe pour viser le titre ?

    La constance. Et les résultats en déplacement. Ça a été un gros problème durant toute la saison. Les rapports de match montrent qu’on court plus à domicile qu’à l’extérieur. Pourquoi faire 12 kilomètres à Sclessin et 2 de moins en déplacement ? C’est inconscient. Je ne crois pas qu’on veut moins courir à l’extérieur, mais le fait de ne pas être porté par notre public incite sans doute certains à ne pas produire les mêmes efforts que lorsqu’on joue à Sclessin. Mais je suis persuadé qu’on passera un cap la saison prochaine. Avec un principe très clair : soit on avance dans le schéma défini, soit on dégage.

    Le Standard ne manque-t-il pas de puissance athlétique ?

    On a déjà fait ce constat : nos joueurs sont souvent plus petits que les adversaires. Mettre Mpoku ou Fai en marquage sur Wesley, ça fait tache. C’est important d’avoir de la taille et du muscle, mais plus encore d’avoir un bon mix. On y travaille. Sur chaque phase arrêtée défensive, on sent qu’il peut se passer quelque chose alors qu’on met toujours deux joueurs en zone plus cinq ou six en marquage. Mais globalement, on se débrouille bien avec les joueurs qu’on a.

    Trop de cadres ne sont pas à niveau, comme Carcela et Mpoku…

    C’est dommage parce que ça arrive au mauvais moment. Peut-être y a-t-il un peu de fatigue. Ajoutez à cela le fait qu’au niveau offensif, Sa et Oulare sont blessés, qu’Emond l’a été aussi et qu’on a donc dû changer notre manière d’attaquer, puisqu’on n’avait plus de joueur capable de garder le ballon devant. On a des petits dribbleurs et on fait avec. La seule chose dont on se plaint, c’est que nos attaquants ont été blessés en même temps et qu’on n’a pas pu en profiter en playoffs. C’est logique que Renaud soit fatigué. Personne ne lui en veut, tant il a donné pour le club et inscrit des buts importants. Là, on est en grosse difficulté, mais on ne va pas jouer les Calimero. On avance.

    Terminer derrière l’Antwerp, ce serait un camouflet ?

    Ce serait malheureux et pas mérité parce qu’au niveau football, on apporte quelque chose de plus consistant, de positif. Quand tu vois le Standard jouer, c’est de la recherche, du jeu. L’Antwerp, ce sont des gabarits qui se battent, vont dans les duels,font énormément de fautes. Mais je ne pleure pas, ils jouent avec leurs qualités. Tant pis pour le football, mais ça veut dire que les autres équipes n’arrivent pas à trouver les solutions pour les contrer. Je ne dis pas que l’Antwerp ne joue pas au football, je ne dis pas non plus que ce n’est pas une équipe de foot, mais ce serait dommage qu’elle termine devant.

    Le Clasico contre Anderlecht avait été arrêté au bout d’une demi-heure de jeu. Cela a cassé la belle dynamique liégeoise ?

    On aurait tant voulu aller au bout de ce match et le gagner. On était très bien parti, on avait fait trente très bonnes minutes avec beaucoup de feu et de bonnes actions. Ça a été un coup d’arrêt, mais ce n’est pas à cause de ça qu’on a réalisé deux mauvais résultats derrière, face à Genk et l’Antwerp. Et dire qu’on a été pénalisé parce qu’on ne nous a pas attribué tout de suite les trois points, c’est une fausse excuse car on savait qu’on les aurait et on les avait comptabilisés dans les classements présentés aux joueurs lors des briefings. On aurait tant aimé signer un match référence, qu’on n’a pas encore dans ces playoffs. Mais c’est compliqué d’en avoir un lorsque certains joueurs importants sont en dessous de leur niveau en même temps et qu’on ne dispose pas d’attaquants de pointe. On ne joue pas avec nos meilleures armes. Pourtant, il va falloir se bouger pour décrocher la troisième place. C’est le minimum et c’est notre place, celle qu’on mérite. Au dessus, ce serait du bonus.

    Un mot sur le Clasico de dimanche : c’est un tournant pour le Standard ?

    C’est une étape importante. Lors de la phase classique, on avait perdu 2-1 en fin de match avec deux buts tombés de nulle part après avoir livré un match plein. L’objectif sera de refaire le même type de rencontre. Il est temps de reprendre des points. J’ai le sentiment que si Anderlecht veut encore gagner un match cette saison, ce sera face à nous.

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