Affichage de 1 message (sur 1 au total)
  • Auteur
    Messages
  • #7828
    Divama
    Participant

    Entraîner le Standard n’est pas de tout repos pour Deila : “Je suis content que ce ne soit pas mon premier job”
    Depuis sa défaite à Eupen au début du mois de novembre (2-0), le Standard n’a gagné qu’un match, sur sept. Et en dehors du terrain, les choses ne vont pas beaucoup mieux. Mais Deila ne perd pas la foi.

    Depuis sa défaite à Eupen au début du mois de novembre (2-0), le Standard n’a gagné qu’un match, sur sept. Et en dehors du terrain, les choses ne vont pas beaucoup mieux. Mais Deila ne perd pas la foi.
    On a souvent vu le sourire de Ronny Deila, durant ses premiers mois au Standard. Il allait souvent de pair avec son poing rageux, le fameux Ronny roar. Mais depuis quelques semaines, le visage du coach des Rouches s’est un peu fermé. En cause : le 6 sur 21 sur lequel restent ses joueurs. Mais pas seulement. En dehors du terrain, le Norvégien a dû gérer beaucoup de choses, dont notamment les cas Amallah, Raskin et Dussenne. On le sent un peu fatigué de tout cela. Mais pas résigné, malgré quelques constats implacables… et pas forcément rassurants.

    Constat numéro 1 : “Notre équipe est moins forte qu’en début de saison”

    Amallah, Raskin et désormais Dragus. Depuis que le mercato d’été a fermé ses portes, Ronny Deila a perdu trois joueurs, et non des moindres. Amallah et Dragus sont, encore aujourd’hui, les meilleurs buteurs du Standard avec quatre buts. Quant à Raskin, il était précieux au sein de l’entrejeu. Et dans le sens des arrivées, par contre, rien à signaler. Le constat est évident : “notre équipe est moins forte qu’en début de saison”.

    Pour inverser la tendance, Deila tente de travailler doublement avec les joueurs présents. Mais il a aussi besoin de sang frais. “Pour l’instant, on a un noyau composé de 12 ou 13 joueurs d’expérience, entourés par des jeunes. On manque un peu de compétition à l’entraînement.” Cela passe par des renforts, eux aussi expérimentés. “C’est difficile d’être prêt pour le haut niveau à 17 ou 18 ans. On a assez de jeunes talents et on doit désormais les encadrer. Il faut un équilibre. Cela passe par le recrutement de joueurs capables d’avoir un impact immédiat sur l’équipe.” Et ils doivent, si possible, être belges. “Mais ce n’est pas évident car les Belges sont talentueux et donc chers.”

    Constat numéro 2 : “Sans les bases, il ne sert à rien de parler tactique”

    La déroute face à l’Antwerp, dimanche, a fait mal à Deila. Prendre deux gifles sur le terrain en moins d’un mois (après celle en Croky Cup), ça ne lui plaît pas. “On n’était pas organisés, on a joué haut sans mettre de pressing, on n’était pas dans le tempo, on a fait des erreurs, on était sous pression. C’était décevant. Tout devait être meilleur. Et moi aussi. Je prends aussi des responsabilités dans cette défaite.”

    À commencer par la titularisation de Stipe Perica, une nouvelle fois décevant. “Il y a plusieurs choses qu’à refaire, je ferais différemment”, admet-il. “Stipe vit, comme vous pouvez l’imaginer, un moment compliqué. Il n’a pas été une menace pour l’adversaire durant 45 minutes. Il était seul face à trois défenseurs centraux car Canak jouait trop bas mais il doit être plus agressif et plus fort dans beaucoup de situations. Mon rôle est de lui redonner confiance, même si Noah (Ohio) est mieux en ce moment et se rapproche de l’équipe de base.”

    Pourraient-ils être associés ? “C’est possible. Derrière Perica, le trio Zinckernagel-Perica-Balikwisha a un point commun : tout le monde veut le ballon dans les pieds. Ohio a une capacité à attaquer l’espace qui nous manque.”

    Au Bosuil, Steven Alzate est apparu un peu léger comme seul numéro six. Mais Deila l’a défendu. “C’est un top joueur. Avec ou sans le ballon. Techniquement, il est très bon. Il ouvre le jeu. Et il court énormément. Ses chiffres de courses sont impressionnants. Il a eu un souci au cou et on espère l’avoir à 100 % vendredi car Cimirot ne sera pas là. Mais ils peuvent aussi jouer tous les deux.”

    On l’a compris dans les regards qu’il a lancés : Deila n’a pas trop aimé que sa tactique (5-1-3-1) soit remise en cause. “Quand vous ne mettez pas les bases dans le match, il ne sert à rien de parler tactique. On doit revenir à ce qu’on faisait bien il y a quelques semaines.” Sous-entendu : dans le même système de jeu.

    Constat numéro 3 : “On n’est pas un club du top dans tous les domaines”

    Depuis vendredi dernier, le Standard a un nouvel ennemi : la neige. Sur les hauteurs du Sart-Tilman, il n’a pas arrêté de geler depuis les grosses chutes de neige de la semaine passée, et le manteau blanc est toujours bien présent. Avec une couche de gel en dessous. “Et croyez-moi : il est impossible de faire une mise en place correcte dans la bulle (NdlR : le terrain synthétique intérieur, de 60 mètres sur 40), d’autant qu’il n’y a presque pas de lumière. Et face à l’Antwerp, cela s’est vu.”

    Depuis ce mercredi, les Rouches s’entraînent à Sclessin, où le terrain est dégelé. Mais cela augmente le nombre de déplacement. Un élément qui va de pair avec un autre constat de Deila : le déficit rouche en termes d’infrastructures, au sens large. “Je parle de l’encadrement psychologique, de la nutrition, du staff médical, de la transition entre l’équipe B et l’équipe A, de la préparation des terrains etc.”, explique-t-il. “Pour que le Standard soit un club du top, tout doit être top. Et quand je suis arrivé, on était très loin de cela. Les joueurs peuvent le voir de l’intérieur. Pour mettre les bonnes personnes au bon endroit, il faut de l’argent. Mais pour être meilleurs que les autres, il faut aussi être meilleurs qu’eux dans tous ces domaines..”

    Constat numéro 4 : “Mon plus gros challenge, c’est de contrôler mon ambition”

    Quand tout n’est pas parfait autour de lui, Ronny Deila n’est pas content. Mais il le sait : au final, c’est lui qui sera jugé. “Beaucoup de coachs ont défilé au club ces dernières années. Il n’y a pas eu beaucoup de patience avec eux. S’inscrire dans la durée est un challenge.”

    Malgré toutes les difficultés auxquelles il est confronté, c’est ce que le Norvégien compte faire au Standard. “Ne vous y trompez pas : je suis plus enthousiaste aujourd’hui que le jour de mon arrivée. Les finances sont ce qu’elles sont à cause du passé et on est dans une période difficile où tout doit se mettre en place économiquement. Mon plus gros challenge, c’est de contrôler mon ambition car je suis venu en Belgique pour gagner. Cela ne sera pas possible cette année mais nous sommes dans un processus.”

    Auquel les supporters semblent s’identifier. “Quand je pense aux grands joueurs qui sont passés par le Standard, je peux situer les attentes de nos fans. Mais malgré la situation, ils sont incroyables. Je sais que cela va prendre des mois, peut-être des années, mais je sens que je peux apporter des choses à ce club.” Oui, Deila a toujours la foi.

    Constat numéro 5 : “L’Europe, c’est encore possible”

    Ronny Deila s’en rend compte : il n’est pas facile d’être entraîneur du Standard. Surtout à l’heure actuelle. “Je dois bien avouer que je suis content que ce ne soit pas mon premier job”, sourit-il. “Je dois gérer beaucoup de choses en dehors du football. Il y a beaucoup de politique. Mais ce club a un grand potentiel, on veut lui faire retrouver sa grandeur. Et je prends du plaisir à le faire.”

    Et il ne perd pas son objectif de vue. “Je veux finir la saison d’une bonne manière. Jouer l’Europe, je pense que c’est encore possible, même si on manque un peu de qualité pour le moment.” Pour sécuriser sa place dans le top 8, le Standard doit, d’abord, penser à prendre un maximum de points lors de l’enchaînement Eupen-Cercle-Courtrai qui arrive. “On a une belle opportunité de faire une belle opération mais je sais à quel point ce championnat est serré”, termine Deila. “Si on donne 5 % de moins sur un match, on ne le gagnera pas.” Et il ne retrouvera pas le sourire…

Affichage de 1 message (sur 1 au total)
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.