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    Bruno Venanzi: “La valeur du noyau est trois fois plus importante qu’à mon arrivée”

    Interview > Kevin Sauvage
    Publié le samedi 02 février 2019 à 06h20 – Mis à jour le samedi 02 février 2019 à 09h11

    Bruno Venanzi se livre dans une interview exclusive. Le président du Standard revient notamment sur le mercato hivernal.
    Quelques heures après avoir entériné les départs de Christian Luyindama, d’Uche Agbo ainsi que l’arrivée sous la forme d’un prêt d’un an et demi d’Alen Halilovic, Bruno Venanzi a reçu La DH à Sclessin pour un entretien exclusif. Le président du Standard dresse, à chaud, le bilan d’un mercato qui s’est emballé dans sa dernière journée. Bruno Venanzi répond ainsi aux critiques dont il a fait l’objet suite au départ de Luyindama.

    Bruno Venanzi, comment expliquez-vous le départ de Christian Luyindama lors du dernier jour du mercato ?

    “Avec le staff sportif et Olivier Renard, on a une méthodologie qui consiste à déterminer, ensemble, pour chaque joueur et en fonction des possibilités de remplacement en interne, des qualités du joueur et d’autres critères, une fourchette de prix qui évolue au fil de l’année. Nous le faisons tous les mois. Le prix fluctuera donc en fonction de la présence, ou non, de solution de replis dans le vestiaire. Dans le cas de Luyindama, un autre facteur était à prendre en compte: le choix du joueur. Face à une offre, certains vont dire qu’ils veulent encore rester au Standard, ce qu’il a d’ailleurs déclaré il y a deux semaines. Mais aujourd’hui, les joueurs débutent souvent les discussions avant même que la négociation entre clubs ne commence. Pour Luyindama, nous avons tous pris la décision, en concertation avec le staff et l’ensemble de la direction, de le laisser partir.”

    Quand cette décision a-t-elle été prise ?

    “Il y a quelques semaines, on a décidé de notre stratégie à adopter si une offre survenait pour un de nos cadres. L’été dernier par exemple, on a reçu une offre de prêt pour Ochoa avec un montant vraiment ridicule qui ne nous permettait pas de le remplacer. Même si le joueur voulait rejoindre Naples, ce que je peux comprendre, nous ne pouvions pas donner notre feu vert dans ces conditions. C’est dans le même ordre d’idées que nous avons refusé l’offre de Krasnodar (5,5M €) pour Luyindama. À l’inverse, nous avons également reçu des offres, importantes, pour d’autres cadres comme Mpoku (NdlR : 6M € des New England Revolution) , offres que nous avons refusées.”

    Certains supporters vous accusent d’avoir déforcé le noyau.

    “Une partie d’entre eux se dira qu’après son excellent match à l’Antwerp, c’est se tirer une balle dans le pied de le laisser partir mais si ce départ était intervenu après le déplacement à Bruges (NdlR : où Luyindama avait été incriminé sur les trois buts) , les réactions auraient sans doute été différentes…”

    Ils estiment également qu’il s’agit d’une mauvaise opération financière.

    “Il est évident que nous avons des garanties quant au payement, d’ailleurs, nous avons déjà reçu les 3M € du prêt. C’était une condition sine qua non. Nous avons également des garanties pour la suite. Autrement dit, nous sommes gagnants et les solutions sont présentes dans le noyau pour pallier ce départ.”

    Il n’a donc pas été question de remplacer Luyindama ?

    “Nous avions, avec Luyindama, Laifis, Vanheusden, Kosanovic mais aussi Bokadi, suffisamment de défenseurs centraux pour en laisser partir un sans devoir recruter un nouveau. Nous avons deux gauchers (Kosanovic et Laifis) que Michel apprécie énormément. Michel n’était d’ailleurs pas du tout enclin à les laisser partir. Sans le départ de Luyindama, et en cas d’offre intéressante pour Milos, peut-être aurions-nous pu envisager un départ. Il y a eu des touches pour Milos mais il était hors de question de perdre deux pions de l’axe défensif.”

    Le départ de Uche Agbo est-il une déception à vos yeux ?

    “Non. On connaît les qualités d’Uche qui sont indéniables mais nous avons aussi conscience de celles de Cimirot, Bastien et Marin. C’est, comme en défense centrale, une position pour laquelle nous avons beaucoup de solutions sachant que Bokadi revient également dans le coup. Quant à Uche, il voulait du temps de jeu, ce qui est légitime. On a eu plusieurs propositions, que ce soit en vente directe ou en prêt avec option. Nous avons opté pour ce prêt avec option assez élevée (NdlR : plus de 6M €) .”

    Plusieurs autres cadres auraient pu partir.

    “Le Standard, comme la plupart des clubs belges, peut être content lorsqu’il garde ses meilleurs joueurs deux ou trois ans. De notre côté, on a su convaincre plusieurs joueurs de rester et ce, malgré de grosses offres même de pays exotiques. On veut progresser lentement et pour ce faire, il faut une stabilité dans l’équipe. C’est pourquoi, en janvier, on avait dit qu’un cadre pouvait partir mais pas deux.”

    Vous avez, par exemple, refusé 8M € de la Genoa pour Razvan Marin.

    “Vous n’êtes pas loin de la réalité (rires ). Nous avons également eu des offres intéressantes pour Laifis par exemple. L’été dernier, on a également refusé l’offensive d’un club arabe (Al Ahli) qui était de sept millions. La valeur du noyau d’aujourd’hui est trois fois plus importante qu’il y a trois ans. Cela veut dire qu’Olivier et son équipe font bien leur travail au même titre que Michel et Emilio qui mettent en valeur ces joueurs.”

    Mpoku aurait pu gagner beaucoup plus d’argent en MLS, comment l’avez-vous convaincu de rester ?

    “On a eu des discussions avec lui. L’offre pouvait être intéressante pour lui mais, après réflexion, toutes les parties ont estimé que c’était mieux qu’il reste encore au club. Polo a beaucoup d’ambitions pour le Standard et c’était primordial dans son raisonnement. Il a vu l’intérêt financier mais il n’a pas regardé que ça et je l’en remercie.”

    Comment Alen Halilovic est-il arrivé au Standard ?

    “On travaille avec une liste de joueurs que l’on cible et il en faisait partie. On pensait qu’il serait utile pour fluidifier notre jeu. On n’avait pas ce type de profil dans le noyau. Il sait venir chercher le ballon très bas et est capable de jouer en déviation, ce que Michel souhaitait depuis un petit temps. Alen sait créer des espaces, des ouvertures. Son jeu long est intéressant. On a eu cette opportunité, grâce aux contacts d’Olivier Renard et on a foncé. Plusieurs clubs étaient dessus comme le Besiktas, l’Espanyol Barcelone et d’autres clubs de Liga. C’est un bel espoir du foot qui a sans doute été transféré un peu trop tôt à Barcelone. La pression de ce club a freiné son développement. Ici, il arrive dans un environnement où on ne va pas lui demander tout, tout de suite.”

    D’où le prêt (avec option d’achat à 2M €) d’un an et demi ?

    “Exactement et Alen a de suite adhéré au projet. C’est une formule que nous apprécions car elle nous permet de limiter les risques et de faciliter l’intégration du joueur. On ne travaille plus à court terme avec des prêts de six mois.”

    Avez-vous tenté de recruter Felipe Avenatti en dernière minute ?

    “Non. On nous a proposé le joueur qui ne figurait pas sur notre liste. On a étudié le profil qui, il est vrai, était intéressant mais, au vu des conditions, cela s’est arrêté là.”

    Il n’y avait donc pas de volonté de recruter un attaquant ?

    “Non. On a trois attaquants de qualité avec des profils différents. La malchance a voulu que deux d’entre eux soient blessés durant ce mercato mais ce n’était pas une raison pour prendre pléthore d’attaquants. Il faut savoir s’arrêter.”

    La blessure d’Obbi Oulare n’est-elle pas contraignante en vue de la levée, ou non, de l’option d’achat ?

    “D’abord, je tiens à dire que je suis vraiment triste pour lui car c’est un garçon que j’apprécie et il ne mérite pas ça. Ensuite, nous pourrions prolonger le prêt d’un an. C’est actuellement à l’étude.”

    Vous avez évoqué le cas de Memo Ochoa. Peut-il encore prétendre à un beau transfert l’été prochain ?

    “C’est possible et si cela arrive, on ne s’y opposera pas. On en a discuté après l’épisode de Naples et ce sera à lui, à ce moment-là, de voir quelles sont les opportunités qui s’offrent à lui. S’il souhaite prolonger, on en discutera également sachant qu’il ne sera pas en fin de contrat en juin.”

    Certains joueurs ont-ils des garanties de pouvoir partir l’été prochain ?

    “Sauf s’il y a une clause de départ dans leur contrat, ce qu’on essaie d’éviter, non, il n’y a pas de promesse.”

    Qu’en est-il de la prolongation de contrat de Renaud Emond ?

    “On est toujours en discussions avec Renaud et on est confiant. C’est un joueur important pour nous avec une mentalité fantastique. Marquer 24 buts en 2018, ce n’est pas rien. Il a déjà un beau contrat mais nous lui avons soumis une proposition de prolongation et nous espérons que ça se fera.”

    Allez-vous également prolonger le prêt de Zinho Vanheusden dont vous détenez 30 % ?

    “On veut prolonger son prêt d’un an. C’est le souhait du club, du joueur et de son entourage. On va désormais s’atteler à trouver un accord avec l’Inter. Je pense que ce serait intéressant aussi pour eux qu’il puisse continuer sa progression au club. L’acheter ? Vu la qualité de ses prestations, cela risque d’être cher (rires) .”

    Vous avez souvent recours à des prêts. Cela veut-il dire que le Standard ne sait plus mettre plusieurs millions sur la table ?

    “Nous l’avons fait cet été pour Bastien et pour Cimirot et Carcela l’hiver dernier ainsi que pour Laifis en levant l’option. Donc oui, on sait encore sortir de l’argent et c’était le cas cet hiver. Financièrement, on est à l’équilibre.”

    Enfin, avez-vous tenté de faire revenir Edmilson Junior en prêt ?

    “Bien sûr que oui. Mais le club ne souhaitait pas le laisser partir. Junior, c’est un Standardman. Il est venu donner un coup d’envoi il y a peu et il m’a encore dit : ‘si je reviens un jour en Belgique, ce sera au Standard’. Je crois en sa parole. Il a vraiment le club dans le cœur et s’il devait revenir, ce ne serait pas à Anderlecht. Bien sûr qu’il y a des agents qui essayent de monter la tête du joueur et de son entourage en proposant beaucoup d’argent mais, au fond de son cœur, je suis persuadé que sa seule ambition en Belgique, c’est le Standard. On a essayé mais, ce n’était pas possible. Le Besiktas a également tenté le coup en proposant une somme de prêt plutôt élevée et le club a également refusé.”

    “MPH veut que tout soit parfait”

    © BELGA

    Le président Venanzi se dit satisfait du mode de fonctionnement du club

    “Je suis insatisfait mais pas inquiet.” Après quatre matches sans succès et avant un nouveau revers européen à Krasnodar, Bruno Venanzi refusait de s’enflammer. Les résultats actuels lui donnent raison.

    “On savait que cela allait prendre un peu de temps avec un nouveau coach, une nouvelle méthodologie et un autre travail de préparation physique et mental plus axé sur une continuité que sur le match par match. Il y a aujourd’hui plus de fluidité dans le jeu, les joueurs courent davantage qu’il y a trois ou quatre mois et sont mieux positionnés mais cela ne fait pas de nous une équipe invincible pour autant.”

    Le jeu proposé par son Standard a parfois ravi Bruno Venanzi. “La première période contre Bruges ou encore le match contre Séville, c’est le jeu que j’aime. La qualité de notre football est bien plus élevée aujourd’hui qu’au début de saison.”

    Le redressement du Standard ces dernières semaines est passé par la discipline réinstaurée par MPH au sein du groupe.

    “Je pense qu’elle est toujours nécessaire. On a vu que, partout où il est passé, la méthodologie de Michel paye, c’est donc qu’elle est bonne.”

    Le groupe et le staff ont tout de même eu recours à une discussion constructive quand le Standard était dans le dur en novembre. “C’est aussi à cela que servent les joueurs du noyau qui ont l’ADN Standard. Ils sentent aussi quand c’est nécessaire de discuter avec la direction et le staff.”

    Avec 11 points de plus que la saison dernière à pareille époque, le Standard est bien installé dans le top 6. “Mais nos ambitions sont toujours les mêmes”, précise Venanzi, “se qualifier au plus vite pour les PO1. Ce n’est pas encore le cas mathématiquement donc, on ne va pas fanfaronner. On a certes 11 points de plus que la saison dernière mais le bilan sera positif quand on sera en PO1. Ensuite, l’objectif reste le top 3.”

    En arrivant à la présidence, Bruno Venanzi avait promis un titre tous les deux ans. Après deux Coupes de Belgique, le président rêve du sacre national. “Je ne me rase pas tous les jours mais j’y pense tous les matins”, plaisante Bruno Venanzi. “Plus sérieusement, il faut être réaliste, ce n’est pas facile mais c’est une des raisons pour lesquelles Michel est revenu. On souhaite remporter un titre sous son mandat.”

    Plus de sept mois après l’arrivée de Michel Preud’homme et la réorganisation du club, Bruno Venanzi est satisfait du mode de fonctionnement. “Il a fallu un peu de temps pour que tout le monde prenne ses marques. Ca commence à fonctionner mais il y a encore beaucoup de travail. Avoir un coach vice-président, c’est très positif. Michel ne veut pas tout diriger mais que tout soit parfait. Dire qu’il a tous les pouvoirs est erroné. Il y a un comité exécutif qui a été mis en place pour prendre les décisions d’un commun accord.”

    “Si cela lui fait du bien…”
    Bruno Venanzi répond à Lucien D’Onofrio : “Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet…”

    La semaine dernière, Lucien D’Onofrio n’y est pas allé de main morte envers Bruno Venanzi qu’il a qualifié d’anesthésiste. Une semaine plus tard, Bruno Venanzi livre sa réponse, tout en philosophie : “Ce que cela m’a inspiré ? Une citation de Georges Courteline qui disait que passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. Tout est dit !”

    Aujourd’hui encore, le président du Standard ne voit pas l’utilité des déclarations du dirigeant anversois. “Sur le fond, tout nous oppose et je n’ai pas bien compris sa sortie. Quant au fameux ami dont il fait référence, je ne sais pas de qui il veut parler et surtout, pourquoi n’en a-t-il pas parlé plus tôt. Si cela lui fait du bien de dire ça…”

    Lucien D’Onofrio faisait également état du manque d’ambiance dont Sclessin souffrirait. “Je pense qu’il dit ça car il n’y a plus mis les pieds depuis longtemps…”

    Enfin, le directeur sportif de l’Antwerp avançait que Michel Preud’homme était actionnaire du Standard, une aberration. “Ce n’est effectivement pas vrai. Je lis beaucoup de choses dans la presse. Quand ces choses sont fausses et que le journaliste ne fait pas son travail critique, je trouve cela dommage et triste.”

    “Didillon n’a peut-être pas été briefé”
    Le président du Standard évoque le Clasico de dimanche.

    En début de semaine, le gardien français d’Anderlecht, Thomas Didillon, a créé la polémique avec son fameux “baraki” lancé sur le plateau de la Tribune. Il y a quelques jours, la Famille des Rouches a lancé un appel au calme auprès de ses membres pour ce dimanche. “Je pense qu’il a été mal briefé, voire pas du tout, par l’équipe de communication d’Anderlecht. Peut-être aurait-il dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Mais il s’est excusé et j’espère qu’il a retenu la leçon.”

    Comme Bruno Venanzi il y a trois ans et demi, Marc Coucke découvre la gestion d’un grand club. Le président liégeois donne son ressenti sur les premiers mois de son homologue à la tête du Sporting. “Je suis passé par là, Bart Verhaeghe aussi. Anderlecht, ce n’est pas Ostende; c’est plus difficile à gérer. La pression est différente et il s’en rend compte aujourd’hui. Reprendre une entreprise, je l’ai déjà fait dans ma carrière; ce n’est pas facile. Cela ne se passe pas toujours comme on le souhaite. Sportivement, nous sommes devant Anderlecht; j’espère que cela sera le cas chaque année.”

    #3968
    rouchebw
    Participant

    Il parle bien, c’est vrai. Mais le départ de CL, c’est risqué quand même !

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