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    Divama
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    Depuis plusieurs jours, les supporters rouches, encore marqués par l’épisode de la licence obtenue en seconde session l’été dernier, sont inquiets suite à la publication des comptes du club et ses différentes lectures. Le Standard est-il dans le rouge, le club a-t-il des soucis à se faire ? Tentons d’y voir plus clair.

    Fin octobre, le Standard a publié, ce qu’il n’avait encore jamais fait, une partie de ses résultats financiers dans un communiqué officiel : “Suite à la crise du Covid-19, il en ressort un chiffre d’affaires en nette baisse à 23,6 M€ par rapport aux 31,6 M€ de l’exercice précédent dont l’une des principales raisons est la fin prématurée du championnat.”

    On y apprend également que les produits non récurrents sont en forte hausse, passant de 10,5 M€ à 38 M€ sur cet exercice, ce qui s’explique principalement par les ventes de Razvan Marin à l’Ajax et de Moussa Djenepo à Southampton et ce, malgré les nombreux transferts.

    Le club précise également que “la masse salariale est restée relativement stable, passant de 35 à 38 millions d’euros”.

    On notera qu’elle passe de 34,5 à 39 M€, soit une augmentation de 11 %.

    Le communiqué précise également que “le bénéfice d’exploitation est ressorti en nette hausse passant de -8,6 millions d’euros à plus de 2,7 millions d’euros”. Le tout grâce à des produits non récurrents exceptionnels, à savoir principalement les ventes de Marin et Djenepo, sans quoi la perte d’exploitation aurait été plus importante.

    Et le Standard de conclure : “Le résultat avant impôt est passé lui d’une perte de 9,9 millions d’euros à un bénéfice de 200 000 euros. Il est à préciser que sans la crise du Covid-19, le club avait budgété un bénéfice de plusieurs millions d’euros. Pour le prochain exercice, le Standard de Liège, en dépit de la poursuite de la crise sanitaire, s’attend également à des chiffres à l’équilibre.”

    Que représentent les 51,7 millions € de dettes ?

    Dans son communiqué, le club ne faisait pas mention des dettes du club qui s’élèvent à 51,7 millions €. Un montant qui effraie évidemment les supporters et qu’il convient d’expliquer. Précisons, au passage, qu’en 2019, la dette du Club Bruges, considéré comme étant un des clubs les mieux gérés du pays, s’élevait à 42 M€ et qu’elle culminait à 92 M€, pour la même année, à Anderlecht.

    Les dettes liégeoises, à hauteur de 51,7 M€, sont majoritairement composées à 30 % de dettes financières (comme des emprunts) et 48 % de dettes commerciales (payer des fournisseurs).

    Comment expliquer que les dettes soient passées de 40,7 M€ en 2019 à 51,7 M€ un an plus tard ? C’est en fait la dette commerciale qui a augmenté de par, notamment, l’achat de joueurs (qui contribue à l’augmentation de l’actif du club qui passe de 49,6 M€ à 60,7 M€) dont principalement celui de Zinho Vanheusden de l’Inter au Standard pour plus de 11 M€ (transfert assorti d’un engagement de reprise par le club italien à hauteur de 16 M€).

    Comment expliquer l’augmentation de la masse salariale ?

    La lecture des comptes nous apprend également que la masse salariale a augmenté de 4,4 M€ pour atteindre les 38 M€. Il convient ici de préciser que cette augmentation n’est pas à mettre en lien avec l’augmentation de la dette.

    Comment l’expliquer ? Par l’arrivée de nouveaux contrats mais aussi par les indemnités que le Standard a dû payer suite à la rupture de contrats de plusieurs joueurs dont Orlando Sa, Sébastien Pocognoli et Luis Pedro Cavanda pour un montant de plus de 1,1 M€, soit 25 % de l’augmentation. Ce qu’on peut qualifier d’opération one shot qui, si elle a un impact négatif sur cet exercice, aura un impact positif sur la masse salariale du prochain exercice financier, le club ayant économisé leur salaire.

    La dette est-elle inquiétante ?

    Se baser sur le montant de la dette d’une société, en l’occurrence la SA Standard de Liège, afin de démontrer que sa santé financière est précaire, est en réalité erroné.

    Pourquoi ? Il faut bien distinguer les dettes à court terme et à long terme. Avoir des dettes n’est pas anormal mais ce qui est important, c’est de pouvoir les honorer à temps. Pour ce faire, il faut disposer de liquidités suffisantes. Celles du Standard s’élèvent à 2,6 M€. Idéalement, le ratio de liquidités (qui consiste à comparer les actifs à court terme aux dettes à court terme) doit être supérieur à un. Or, celui du Standard est de 0,66.

    Est-ce inquiétant ? Cela le serait si aucune mesure n’était prise. Or, c’est bien le cas puisque le club a déjà travaillé sur la réduction de la masse salariale avec les ruptures des contrats de Pocognoli, Cavanda et Sa.

    Le salaire de coach de Michel Preud’homme n’existe plus tandis qu’en fin de saison (puisque aucune prolongation ne semble se profiler), les contrats de Mehdi Carcela et Duje Cop (1,3 M€ brut chacun par an) arriveront à échéance.

    La volonté est également présente dans le chef de la direction de réduire les salaires futurs comme nous le confiait le directeur général, Alexandre Grosjean : “On a mis en place une méthodologie de travail qui est plus basée sur des facts and figures avec un tableau qu’on veut respecter sur lequel nous prônons la méritocratie.”

    Il faut aussi prendre en compte la plus value de 3,9 M€ enregistrée sur le transfert de Mergim Vojvoda au Torino. Enfin, le Standard s’est également débarrassé de frais de location pour divers joueurs (Milinkovic-Savic ou encore Limbombe) à hauteur de 800 000 €.

    Quelles sont les perspectives de plus-value ?

    Le Standard le sait, à l’avenir, il devra à nouveau monnayer au mieux certains joueurs. Mais le club a confirmé, lors du défunt mercato, qu’il n’entendait pas brader ses joueurs.

    Des approches à 12 M€ pour Samuel Bastien ou encore à plus de 10 M€ pour Selim Amallah ont été repoussées.

    Le Standard pourra donc potentiellement réaliser de belles plus-values sur ces deux joueurs sans oublier l’engagement de rachat de l’Inter Milan pour Zinho Vanheusden à hauteur de 16 M € au 1er juillet 2021 (ce qui, on n’en doute pas, devra faire l’objet de discussions entre les clubs compte tenu de la situation médicale du Diable rouge).

    Par conséquent, même si tout n’est pas flamboyant, le Standard prétend avoir la maîtrise sur ses finances et que son budget qui est équilibré de par, notamment, la vente de Mergim Vojvoda ou encore l’accession aux poules de l’Europa League.

    Même si cela ne se traduit pas encore dans les chiffres, la masse salariale est en cours de restructuration avec les départs de Sa, Cavanda et Pocognoli, la fin du contrat de T1 de MPH la prochaine fin de contrat de Carcela et Cop.

    Tout ceci sera soumis à confirmation lors du prochain exercice comptable.

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