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    Divama
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    En 2009, Liège était la nouvelle capitale du football belge qui allait entrer dans l’ère des playoffs et le Standard, qui s’apprêtait à découvrir la Ligue des champions, semblait avoir pris dix ans d’avance sur ses concurrents. Dix ans plus tard, le Standard court toujours après son onzième titre. « Le Standard est champion tous les 25 ans ». Ce chant (ludique et taquin, celui-là) des supporters anderlechtois résonne lors de chaque Clasico (et est exagéré puisque le Standard a décroché consécutivement ses deux derniers titres) et traduit une certaine réalité. Même s’il l’a entrevu à trois reprises, le titre de champion de Belgique échappe aux Rouches depuis 2009 et les test-matches qui ont mis un terme à la formule à 18 équipes.

    Entre 2009 et 2019, pas mal d’eau a coulé sous le pont d’Ougrée et la vie en bord de Meuse n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Les chiffres sont là pour en attester : 158 transferts entrants (et le 159e est déjà entériné avec le Mouscronnois Amallah), 16 entraîneurs (intérimaires compris) dont 15 différents, 2 rachats et 3 propriétaires différents (Margarita Louis-Dreyfus, Roland Duchâtelet et Bruno Venanzi), 5 directeurs techniques/conseillers sportifs (Dominique D’Onofrio, Jean-François de Sart, Axel Lawarée, Daniel Van Buyten et Olivier Renard) ou encore 5 directeurs de l’Académie (Dominique D’Onofrio, Jean-François de Sart, Michel Bruyninckx, Christophe Dessy, Thierry Verjans, sans oublier José Jeunechamps qui a renoncé au poste avant d’entrer en fonction). Et en 10 éditions de playoffs, le Standard a fini 3 fois 2e, 1 fois 3e, 2 fois 4e, 1 fois 5e et… 3 fois dans les Playoffs 2.

    Entre 2009 et 2019, le palmarès des Rouches a tout de même été enrichi : une Supercoupe en juillet 2009 et trois Coupes de Belgique (2011, 2016 et 2018). Avec le retour de Michel Preud’homme, la volonté est de ne plus attendre 10 ans pour redevenir nº1 en Belgique. Flash-back sur 10 ans d’attente…

    2011 : le doublé raté pour un demi-point

    Certes, la concurrence en Jupiler Pro League n’a pas toujours été un modèle de stabilité (Genk et La Gantoise ont aussi connu les Playoffs 2 à plusieurs reprises, Anderlecht vient de manquer une qualification européenne pour la première fois depuis 55 ans) mais le Standard est aussi le seul membre historique du G5 à ne jamais avoir décroché la timbale en dix années de playoffs : Anderlecht a été champion 5 fois (2010, 2012, 2013, 2014 et 2017), le FC Bruges et le RC Genk 2 fois (2016 et 2018 pour les « Blauw en Zwart », 2011 et 2019 pour les Limbourgeois) et La Gantoise 1 fois (2015).

    Comment le Standard a-t-il raté l’opportunité de redevenir une valeur sûre du top 3, à l’instar d’un PSV Eindhoven aux Pays-Bas ou d’un Benfica au Portugal ? Le ver était en quelque sorte dans le fruit dans la foulée du titre de 2009. Là où Michel Preud’homme avait fédéré son groupe en créant un rempart par rapport aux ennemis de l’extérieur, Laszlo Bölöni avait semé les germes de la zizanie en interne, écrivant sur un tableau (à la vue de tous) que seuls 3 joueurs méritaient l’étiquette de joueur de foot : Jovanovic, Mbokani et Witsel. Puisque ces soutiens sur le terrain n’ont pas répondu aux attentes pour diverses raisons, il ne fallait pas compter sur le reste du groupe pour prendre la relève quand les difficultés se sont présentées en 2009-2010. « Aurions-nous pu faire le triplé ? Je ne pense pas : nous avons eu trop de blessés (dont moi avec cette fracture du pied), Witsel avait été aussi longtemps suspendu, En plus, Bölöni ne comptait que sur 12-13 joueurs », résume Steven Defour.

    La discipline n’était en effet pas la première qualité du noyau. « S’il n’y avait eu qu’une sortie du groupe lors des mises au vert… », sourit un autre joueur de l’époque. Ajoutez-y, outre les blessures importantes, un mercato totalement raté et vous avez tous les ingrédients d’une saison ratée qui culminait avec la sortie à la Kalachnikov d’Olivier Dacourt au sujet de Laszlo Bölöni, deux jours avant le limogeage du Roumain. « Le Standard a mis 5 ans à se construire, Bölöni est en train de tout détruire. Je suis convaincu qu’il a été champion sur la lancée de l’œuvre de Preud’homme. »

    Malgré le rappel aux affaires de Dominique D’Onofrio, le Standard rate les Playoffs 1 et voit sa saison totalement finie presque deux ans jour pour jour après la fête du premier titre depuis 1983, après une défaite 1-0 au Sporting Charleroi.

    La saison suivante n’est guère plus tranquille malgré une place de vice-champion pour un demi-point entérinée à un quart d’heure de la fin à Genk, à cause du joker Kennedy. Les playoffs de feu (26 points sur 30, record qui tient toujours !) font oublier une phase classique chaotique : 11 défaites en 30 matches et encore hors du top 6 à deux journées de la fin. La Coupe de Belgique remportée le 21 mai 2011 contre Westerlo (2-0) sonne en quelque sorte la fin de l’ère Lucien D’Onofrio. En coulisses, la volonté de revente de Margarita Louis-Dreyfus a exacerbé les rivalités autour des candidats au rachat. Les Néerlandais de Value8 sont sortis du bois mais Roland Duchâtelet finit par dribbler tout le monde (y compris Lucien D’Onofrio) le 23 juin 2011 en rachetant le club.

    Quatre années sans trophée pour Roland Duchâtelet

    Revenu sous pavillon belge, le Standard n’en demeure pas moins un esquif destiné à essuyer de sérieuses tempêtes. Durant ses quatre ans à la tête des Rouches, Roland Duchâtelet a semé la confusion sur ses réelles ambitions. Parfois attisé par certains nostalgiques, un mouvement anti-Duchâtelet gagne les rangs des supporters. « Là où, avec D’Onofrio, on gérait le club comme une grand-mère en étant certain en mai d’avoir l’argent nécessaire pour la saison suivante, Duchâtelet pensait en termes de groupe », résumait Pierre François l’an passé. « C’était une rupture totale. Son problème a été les dividendes de 20 millions transférés du Standard à son groupe. Si le Standard avait eu besoin de trésorerie, il aurait remis de l’argent », avait aussi précisé l’actuel CEO de la Pro League.

    Cette histoire de dividendes en 2013 était en quelque sorte la goutte qui a fait déborder le vase, après différentes décisions qui avaient conduit vers la sortie des personnalités symboliques. Pas toujours au top au niveau du recrutement, le Standard a dû digérer les départs de Steven Defour, Axel Witsel, Mehdi Carcela, Eliaquim Mangala, Sinan Bolat, Meme Tchite, Gohi Bi Cyriac, Réginal Goreux, ou encore, en coulisses, ceux de Pierre François, Mircea Rednic, voire Jean-François de Sart… La fronde a été menée par la Famille des Rouches et a conduit Roland Duchâtelet, après intrusion dans son bureau, manifestation et perturbation du business meeting, à remettre le club en vente… avant de revenir sur sa décision.

    Le cas de Mircea Rednic en 2013 est symbolique de cette période. S’il avait des raisons en interne de se séparer de lui, Roland Duchâtelet a fait peu cas du timing : au lendemain du 7-0 contre La Gantoise, synonyme de qualification pour l’Europa League et avec l’annonce dans la foulée de son remplacement par Guy Luzon. « Mircea Rednic est un des meilleurs entraîneurs de Belgique, Guy Luzon est encore plus fort », a-t-il justifié au sujet de l’Israélien. Une décision surprenante comme l’était celle de Ron Jans un an plus tôt. « Un jour, Roland Duchâtelet m’a convoqué pour m’annoncer qu’il avait engagé un des vingt meilleurs entraîneurs européens », se rappelle Réginal Goreux. « Je m’attendais à un nom de dingue et il m’a annoncé celui de Ron Jans ! »

    En diluant progressivement le club dans une « galaxie » de clubs (Saint-Trond, Ujpest, Iena, Charlton et Alcorcon) et en négligeant la perte de pouvoir du Standard au sein des instances fédérales, Roland Duchâtelet n’a jamais fait l’unanimité. Il lui a manqué un trophée pour regagner les cœurs. Le scénario de 2014 lui reste en travers de la gorge mais ce long flirt avec le titre a été une accalmie populaire. Néanmoins, Duchâtelet peut se targuer d’avoir chaque fois connu « son » Standard en Playoffs 1.

    Deux trophées en quatre ans : Bruno Venanzi respecte sa moyenne

    Dans le contexte d’impopularité de Roland Duchâtelet, le rachat le 24 juin 2015 par Bruno Venanzi a été accueilli comme une libération par le peuple rouche, même si l’ancien boss de Lampiris a hérité d’un club où les fonds propres étaient retombés à 2 millions, où plus de 60 joueurs étaient sous contrat et le nouvel entraîneur avait déjà été nommé (Slavo Muslin) et un transfert majeur réalisé (Ivan Santini). Un soulagement tout de même parce que Value8 était revenu à la charge. « Si une offre d’achat du club est faite, j’aurai la possibilité de surenchérir », avait-il assuré.

    Avec deux Coupes en quatre ans, Bruno Venanzi se situe dans les rails qu’il avait tracés : un trophée tous les deux ans. Un objectif réalisé dès la première année en 2016, suivi d’un tweet qui va le poursuivre un certain temps : « Après les Chips, la Jupiler », en allusion déguisée au titre. Or, les deux premières années de l’ère Venanzi sont marquées par des turbulences sportives (dernière place en octobre 2015, deux fois en Playoffs 2, Muslin, Ferrera et Jankovic limogés) et administratives (affaire Legear suite à une erreur de com’, match arrêté à Charleroi, départs de Bob Claes et Axel Lawarée, arrivée d’Olivier Renard, fin de la collaboration/amitié avec Daniel van Buyten et Christophe Henrotay).

    Bruno Venanzi a-t-il retenu la leçon ? En maintenant Ricardo Sa Pinto à la tête de l’équipe A, sa patience a été récompensée avec une nouvelle Coupe de Belgique en 2018 et des Playoffs 1 qui, comme en 2011, ont failli amener le titre (ah, cette main de Vormer…). Pour franchir un nouveau palier, il a convaincu Michel Preud’homme de revenir avec des prérogatives plus étendues, poursuivant une politique qui tend à ramener des anciens Rouches au bercail (Goreux, Gillet, Carcela, Mpoku, Pocognoli, Bastien, Oulare ou même Sa). Comme en 2001 et en 2007, la première saison de Preud’homme à la tête des Rouches a débouché sur une place dans le top 3. Avant de rêver à un nouveau titre comme en 2008 ? La saison 2018-2019 a été éprouvante nerveusement et a fait une nouvelle victime avec Olivier Renard. Il va falloir gérer le départ de certains cadres comme Marin, Ochoa ou encore Carcela et l’impact populaire de la présence en coulisses de Mogi Bayat. Mais après deux podiums, le Standard ne peut pas se contenter d’un flirt platonique avec la 1re place…

    #4219
    Tche
    Participant

    Merci Diva pour ce chouette déroulé de ces 10 ans passés

    Soyons optimistes sans l’être beatement

    #4232
    RedSComeOn
    Participant

    C’est un peu l’histoire du club beaucoup de bas, avec quelques courts beaux moments, le club n’a jamais su se stabiliser pour diverses raisons et à fait le yoyo pendant des années
    Le retour de MPH doit installer justement cette stabiliter dans le club, en étant optimiste je dirais que le club avance petit à petit dans le bon sens meme si il y a encore beaucoup de choses à améliorer pour se maintenir et surtout pour briguer un titre

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